L’engagement 2.0
des jeunes

Pouvons-nous dire que les jeunes ont complètement déserté la sphére politique ?
Qu’ils ont perdu tout intérêt pour elle ?
Certaines études se sont penchées sur la question, voilà ce qui en ressort.

Un rejet de la hiérarchie

Il y a un réel besoin d’horizontalité chez les jeunes. Concrétement, cela veut dire qu’ils veulent être considérés sur un pied d’égalité par les personnes qui les entourent et avec lesquelles ils communiquent. Visible dans le monde du travail, ce phénomène l’est aussi dans le monde de la politique. La représentativité, les hommes de pouvoir, le système pyramidal,…

Autant d’éléments qui n’ont aujourd’hui plus beaucoup de sens pour les jeunes. Ils auront tendance à éviter la hiérarchie traditionnelle pour favoriser les échanges basés sur la confiance et la reconnaissance de chacun. Cela signifie aussi que ce sont avant tout les copains, la famille, les personnes dont ils sont proches qui vont leur permettre de comprendre, d’appréhender le monde qui les entoure.

Citoyen connecté

Internet et les réseaux sociaux vont influencer la manière dont les jeunes communiquent : rapidité des échanges, instantanéité, utilisation de l’image, efficacité, etc. Sur les réseaux sociaux, il n’existe plus de hiérarchie. Chacun possède un espace de parole équivalent à celui de son voisin. Cela influence d’une part la vision dusavoir, et d’autre part la facilité d’entrer en contact avec le monde entier. La rapidité des réseaux sociaux rend les jeunes plus exigeants quant aux délais d’exécution d’une décision. Ils seront impatients d’arrêter de parler pour agir.

Leur vision de la citoyenneté est aussi différente : l’émergence d’une cyber-culture met en avant l’importance de l’image, de l’autodérision et du sens de l’humour. C’est dans ce nouvel espace d’expression qu’ils vont poser des actes citoyens : parole libre, cyber-rassemblement, campagne de crowdfunding, partage instantané d’informations, etc

Une crise de la démocratie ?

Depuis le début des années 2000, les crises se sont enchaînées : attentats, réchauffement climatique, crises financières, sociales, migratoires,… Les jeunes d’aujourd’hui les ont toujours connues. C’est ce contexte qui amène les jeunes comme les moins jeunes à remettre en question les représentants politiques, ainsi que les institutions politiques et leur fonctionnement. Un climat de défiance et de doute s’est installé, les jeunes ne se reconnaissent plus dans les hommes politiques, tant dans leurs manières de faire que dans leurs façons de penser. Et à chaque nouvelle décision politique, le sentiment de frustration les éloigne un peu plus de la politique.

Tournés vers l’avenir, les jeunes préfèrent (ré)inventer de nouveaux modes de changement, plutôt que d’essayer de changer ce qui leur paraît englué. Petit à petit, ils (ré)écrivent une démocratie qui leur semble plus juste, par les citoyens, et mettent au cœur de leurs actions les valeurs de coopération et de partage. 

 

 

Place à l’engagement citoyen

En 2019, Enabel et Annoncer la Couleur interrogeaient 500 jeunes de 14 à 19 ans en Fédération Wallonie-Bruxelles, pour comprendre ce qui les mobilise. Une majorité de ces jeunes ont une prédilection pour des actions individuelles : 51% préfèrent signer une pétition, 40% réagir sur Internet, 38% participer à des rassemblements. Il faut néanmoins ajouter que 89% sont disposés à au moins un passage à l’action !

Influencés par les modes actuels de communication, leur engagement va être beaucoup plus intuitif, plus ponctuel, plus intense, avec parfois de longues périodes de “sommeil”. Il suffira toutefois d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.

Plus concret, leur engagement sera défini dans le temps et leur permettra de dégager beaucoup d’énergie en peu de temps, avec l’attente d’un résultat rapide. Ce sont les jeunes qui décident pour quoi et pour combien de temps ils s’engagent. Cette attitude leur permettra de considérer la politique comme une opportunité de faire bouger les jeunes, comme un levier qu’ils peuvent actionner lorsqu’ils l’auront décidé. Plutôt que de subir la politique, les jeunes préfèrent agir directement, choisir ce qui a du sens pour eux et ce qui vaut la peine d’être soutenu. Voter ou s’abstenir de voter sont des choix, voire des actes de protestation. Mesdames et messieurs les adultes, tenez-vous prêts à les entendre !

Auteure : Amélie Leybaert
Sources : 
> Anne Muxel “politiquement jeune” 2018
> Annoncer la Couleur – Enabel “Ce qui mobilise les jeunes” Etude 2019

 

 

Infor Jeunes Ath a réalisé un sondage auprés de 265 jeunes de 16-23ans pour évaluer leur distance à la politique. 

Pouvons-nous dire que les jeunes ont complètement déserté la sphére politique ?

Qu’ils ont perdu tout intérêt pour elle ?

Certaines études se sont penchées sur la question, voilà ce qui en ressort.