Témoignage – Comment j’ai trouvé la formation qui me convient

Témoignage – Comment j’ai trouvé la formation qui me convient

Témoignage

Comment j’ai trouvé la formation qui me convient

Le choix d’une formation n’est pas toujours un long fleuve tranquille… Florence, 30 ans et originaire de Silly, nous raconte son parcours, ses difficultés, et les moyens qu’elle a mis en place pour finalement trouver sa voie.

Si tu n’as qu’une minute, lis les conseils de Florence

  • Trouve qui tu es, apprends à te connaître, avant toute chose
  • Demande de l’aide si besoin (SIEP, psychologue, coach d’orientation..)
  • Prends le temps dont tu as besoin, réfléchis vraiment, fais des recherches, 
  • Cherche ce qui t’anime, ce que tu aimes. Il y a toujours un métier qui peut aller avec ce qu’on a comme passion ou intérêt
  • Lance-toi, même si tu ne crois pas en toi, que tu as peur, que tu n’es pas sûr à 100%. Tu ne sauras pas si c’était le bon choix sans essayer
  • N’écoute que toi-même. Ne te laisse pas influencer par ceux qui tentent de te dissuader, te décourager
  • Recentre-toi et accroche-toi : c’est ton avenir qui est en jeu, pas celui des autres
  • Si ça te plaît, fais-le. La vie est trop courte pour faire un métier qu’on n’aime pas 🙂

Le choix d’une formation n’est pas toujours un long fleuve tranquille… Florence, 30 ans et originaire de Silly, nous raconte son parcours, ses difficultés, et les moyens qu’elle a mis en place pour finalement trouver sa voie.

Je choisis de commencer la Biologie à l’université car … j’avais discuté avec une biologiste marine au SIEP et que ça avait l’air cool, que j’aimais la plongée sous-marine, et c’est à peu près tout.

Mes secondaires

J’ai fait mes 6 années secondaires au Collège d’Ath, et mon dernier degré en Littéraire-Langues. Je n’ai jamais eu de grosses difficultés, je n’ai jamais dû « beaucoup étudier », mais je m’ennuyais à mourir en classe.

À 17 ans

En rhéto , on nous demande ce que l’on va faire l’année suivante, et je me rends compte que je n’y ai jamais trop réfléchi. Au Collège on nous parle des études de psycho , de médecine, d’ingénieur, de droit et c’est à peu près tout… Avec mes parents, on va donc au salon du SIEP mais ça ne fait qu’augmenter mon doute face à tous les choix qui existent réellement.

À 18 ans

J’ai fini par décider de partir un an étudier les langues pour « trouver ma voie ». Après cette année très enrichissante pour  les langues et ma débrouillardise personnelle (à 17-18 ans, avec mes amis, on traversait le pays et on organisait des voyages entre potes !) , je n’ai malheureusement toujours pas « L’illumination » ..

À 19 ans

Je choisis de commencer la Biologie à l’université car … j’avais discuté avec une biologiste marine au SIEP et que ça avait l’air cool, que j’aimais la plongée sous-marine, et c’est à peu près tout. Mais ma formation littéraire a fait défaut à ces études scientifiques et j’ai arrêté après avoir redoublé ma première.

À 21 ans

Vite, vite, il faut choisir autre chose car c’est la rentrée scolaire : je vais vers des études de diététique car « j’aime cuisiner ». Encore un choix très réfléchi… Je finis ces études, mais sans grande motivation : je trouve les cours intéressants mais je n’aime pas les stages, je ne trouve ni sens ni impact dans ce métier. Je ne me sens pas utile.

À 24 ans

Voilà, je suis diplômée, il faut travailler. Rien grand chose à l’horizon, le milieu diététique est assez fermé ; j’enchaîne les petits boulots : secrétaire, bouchère, et enfin plusieurs longs mois dans l’horeca en tant que serveuse.

Beaucoup de choses m’intéressent et je me retrouve avec une liste d’études que je peux reprendre et qui me plairaient […]. La réflexion dure quasiment un an.

À 25 ans

1er rendez-vous avec une conseillère d’orientation

Durant cette année, je vais voir une conseillère d’orientation au SIEP de Mons, en entretien individuel : je suis complètement perdue, je suis triste, stressée pour mon avenir ; je ne veux pas faire des jobs qui ne me plaisent pas toute ma vie. La seule chose qui me plaît ? L’animation. Travailler avec des enfants. On travaille, on fait des tests, et on parle beaucoup, de mon caractère, de ma personnalité, de ce que je veux, de ce que j’aime, et on parle de mon échec à l’unif que j’arrive enfin à accepter après ces séances.

Verdict après quelques mois de suivi : aucun métier « ne ressort » par rapport à ma personnalité. Beaucoup de choses m’intéressent et je me retrouve avec une liste d’études que je peux reprendre et qui me plairaient, iraient avec mon caractère, ce que j’attends d’un métier et cohérent avec l’avenir que j’imagine… « La balle est dans ton camp, maintenant réfléchis, parle avec des gens du métier ». Mais ce ne sont que des études qui existent en cours de jour : ce qui signifie l’impossibilité de travailler à côté, à part en job étudiant. La réflexion dure quasiment un an.

À cette période de ma vie, je rencontre beaucoup de gens d’horizons très différents, d’origines sociales différentes, des gens qui ne sont que de passage dans ma vie pour la plupart … et tous me disent la même chose : «  Fonce, reprends tes études, la vie c’est long avec un job qu’on n’aime pas. Si tu ne le fais pas tu vas le regretter. »  Je vais faire un petit voyage seule pour me recentrer, et en revenant ma décision est prise ; je vais reprendre ces études, quitte à devoir encore rester chez mes parents car je ne saurai pas payer un loyer et des études.

Ces trois années, ça a été pour moi une révélation : je me sens bien dans ce que je fais, j’amène des approches différentes, j’ai plein d’idées, j’aime les cours, je suis motivée… mais je doute toujours.

À 26 ans

Je m’inscris dans le dos de mes parents dans une petite école de la région, la Haute école de Leuze, pour devenir prof de français dans le secondaire. Je vais suivre les cours plusieurs semaines avec des fausses excuses avant d’oser leur annoncer que j’ai repris une formation.

« – Une formation de combien de mois ? »

« – …De 3 ans… »

Après pas mal d’énervement, ils concluent : « Si tu ne réussis pas en janvier, tu vas travailler » ( alors que c’est moi qui payais mes études !)

Ces trois années, ça a été pour moi une révélation : je me sens bien dans ce que je fais, j’amène des approches différentes, j’ai plein d’idées, j’aime les cours, je suis motivée… mais je doute toujours. Et si je me trompais encore ? Et si je me plante encore ? Qu’est-ce que je vais faire ?

Au fur et à mesure, j’apprends, et je deviens « la bonne élève » de la classe, moi qui ne l’ai jamais été en secondaire. Je tombe sur des maîtres de stage qui me félicitent et m’encouragent dans cette voie, qui me font confiance, qui me laissent appliquer mes idées, et qui me disent « Tu as bien fait de te réorienter, tu es faite pour ça quand on te regarde ».

À 29 ans

Je réussis mes études avec la plus grande distinction. Mention spéciale pour la qualité des stages et du TFE.

Y’a plus qu’à… 🙂

Quelles difficultés as-tu rencontrées ?

Tout d’abord, un énorme manque d’information sur les formations supérieures existantes quand j’étais en secondaire. On n’en parlait jamais et rien n’était organisé pour l’orientation. Ensuite, principalement de la pression sociale. De mes amis, de ma famille : je reprenais des études alors que tout le monde «  de mon âge » travaillait, n’était plus chez ses parents… Je recevais souvent des remarques piquantes de mon entourage car je n’étais « pas au même stade donc je ne pouvais pas comprendre”, ou “il serait temps que tu travailles après toutes ces études« . Heureusement, d’autres amis bienveillants m’encourageaient.

Sinon, aucune… Quand on est bien dans ce que l’on fait, qu’on est en accord avec soi-même et qu’on reprend confiance petit à petit, tout est plus facile et plus motivant.. 🙂

Quelles personnes/services ont pu t’aider?

Le SIEP du coup, et la psychologue de Mons qui m’a suivie. Je ne sais plus son nom mais je ne la remercierai jamais assez pour sa bienveillance. Et puis tous les gens de passage qui m’ont encouragée et donné confiance en cette réorientation.

Quelle est ta situation actuelle et quelle est la suite de ton parcours ?

Je travaille depuis 2 ans comme prof de français, je n’ai pas de poste très fixe pour l’instant mais je suis heureuse. j’aime donner cours, j’aime les élèves, je ne suis certainement pas la prof parfaite mais je fais ce que je peux, et j’essaye un maximum de rendre l’école amusante et réflexive, car c’est ce qui m’a manqué dans mon parcours scolaire.

J’ai repris confiance en mes capacités, je ne me sens plus « incapable » ou « nulle » par rapport à mes amis. Je continue un Master en cours du soir en même temps que mon travail ; j’ai une petite revanche à prendre sur l’unif ; et je veux m’ouvrir d’autres portes.. Et puis montrer à ceux qui n’ont pas cru en moi que c’était le bon choix…  🙂