Discours politique : pourquoi on ne comprend rien ?

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« Et c’est en toute conscience que je déclare avec conviction que l’effort prioritaire en faveur du statut précaire des exclus a pour conséquence obligatoire l’urgente nécessité d’un projet porteur de véritables espoirs, notamment pour les plus démunis. »

discours politique réthorique

Illustration : Eloi Largepret

Vous n’y comprenez rien ? Normal ! Cette phrase a été créée de toutes pièces par « l’Énatronic », site internet qui sert à créer des discours dignes d’un énarque (personne qui sort de l’École Nationale d’Administration en France, et qui est amenée à obtenir des postes clés de la société).

Une des raisons pour lesquelles le discours politique semble parfois si compliqué à comprendre, c’est tout simplement parce qu’il est truffé d’éléments qui appartiennent à la rhétorique. Discipline maîtrisée par nos politiciens, la rhétorique permet de construire un discours qui a pour objectif de rallier un maximum de personnes à sa cause, de les convaincre du bien-fondé de son action. La rhétorique peut aussi parfois servir à éviter de répondre à la question !

Pour y arriver, les orateurs combineront adroitement persuasion et éloquence, afin que leur discours ait un maximum d’effets sur l’auditoire. La rhétorique peut déboussoler un auditeur, lui faire passer une idée pour ce qu’elle n’est pas. En mettant en scène son discours, il est possible deconvaincre,d’esquiver des questions, de noyer le poisson, de créer des preuves, et d’associer des idées pour leur faire dire ce que l’on souhaite.


Évidemment, manier le verbe et jongler avec les mots n’est pas uniquement propre à la politique. On rencontre la rhétorique dans de nombreuses professions : les commerciaux, les conférenciers, les avocats, les journalistes, les professeurs,… En être conscient, arriver à distinguer l’
information de la mise en scène de l’information permet d’être moins enclin à gober tout ce que l’on entend.

Infor Jeunes Ath a réalisé un sondage auprés de 265 jeunes de 16-23ans pour évaluer leur distance à la politique. 

Pouvons-nous dire que les jeunes ont complètement déserté la sphére politique ?

Qu’ils ont perdu tout intérêt pour elle ?

Certaines études se sont penchées sur la question, voilà ce qui en ressort.